Quel TJM choisir en tant que salarié porté ?

Le portage salarial est une solution de plus en plus populaire pour les travailleurs indépendants en France. Cette forme d’emploi permet aux freelances de bénéficier des avantages du statut de salarié tout en conservant leur liberté et leur autonomie.

L’un des aspects importants du portage salarial est le calcul du TJM, ou Tarif Journalier Moyen. Ce chiffre détermine le montant que le freelance peut / doit facturer à son client pour chaque journée de travail pour s’assurer un taux de rentabilité correct sans le mettre en difficulté. Cependant, le calcul du TJM peut être complexe et varie en fonction de nombreux facteurs : charges sociales, commission de la société de portage, frais professionnels, type de mission…

Retour sur le statut de portage, sur la définition du TJM et sur la méthode de calcul de ce dernier pour s’assurer d’un salaire net final correct, quand on se lance comme freelance sur le marché de la prestation de services.

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Le portage salarial : un statut de plus en plus usité chez les freelances

Les travailleurs indépendants sont souvent confrontés au dilemme consistant à opposer les avantages sociaux liés au statut de salarié, et leur autonomie professionnelle. En effet, de nombreux statuts n’offrent pas la souplesse du salariat et demandent une implication forte de l’entrepreneur dans sa gestion au quotidien sans apporter les mêmes garanties en matière de protection sociale.

Le portage salarial permet de répondre à cette demande : c’est une forme d’emploi qui permet aux indépendants de bénéficier des avantages sociaux et du statut de salarié, mais tout en conservant leur autonomie professionnelle. En d’autres termes, le portage permet aux entrepreneurs individuels de fournir des services à leurs clients, tout en étant liés à l’entreprise de portage en tant que salariés, et ainsi de bénéficier des avantages qui en découlent.

Portage salarial : comment calculer son TJM ?

Le fonctionnement du portage salarial est relativement simple : le travailleur indépendant signe un contrat avec l’entreprise de portage salarial, qui agit alors comme un employeur pour ce dernier. La société de portage gère alors la facturation, les paiements, mais aussi et surtout les formalités administratives, ainsi que la protection sociale dont il peut bénéficier en tant que salarié.

L’indépendant est payé sous forme de salaire, après déduction des cotisations sociales et des frais de gestion de la société de portage (en général inférieurs à 10% de son chiffre d’affaire). En échange, le travailleur indépendant bénéficie d’un statut de salarié et peut ainsi avoir accès à la sécurité sociale, à une mutuelle, à une prévoyance ou encore à une retraite complémentaire, tout en simplifiant drastiquement son quotidien au niveau administratif.

Il est tout-à-fait possible de cumuler un statut de salarié porté avec celui d’autoentrepreneur, ce qui permet (notamment) de passer des charges sur la société de portage, tout en bénéficiant des avantages du statut d’autoentrepreneur au niveau fiscal sur une partie de l’activité ; il faut simplement veiller à convenablement partager les revenus engendrés entre les deux statuts.

Le lien entre rentabilité et le Tarif Journalier Moyen

La rentabilité pour un travailleur indépendant se réfère à la capacité de son activité à générer des profits suffisants pour couvrir les coûts associés à cette dernière, ainsi que les frais de subsistance personnels. En d’autres termes, il s’agit de mesurer sa capacité à dégager un bénéfice net après avoir pris en compte toutes les dépenses liées à son activité, telles que les frais de fonctionnement, les charges sociales, les taxes, etc.

Pour mesurer la rentabilité, il est d’usage d’utiliser plusieurs ratios financiers tels que le taux de marge bénéficiaire ou le retour sur investissement. Ces ratios permettent d’analyser la rentabilité à court et à long terme de l’activité, en prenant en compte notamment le chiffre d’affaires, les coûts variables et fixes, ainsi que les investissements nécessaires à l’exercice de son métier.

Le TJM (Tarif Journalier Moyen) est en ce sens un élément essentiel pour le calcul la rentabilité du freelance, qu’il soit salarié porté ou non. En effet, il permet de déterminer le prix de vente de sa prestation en fonction de ses coûts et de ses objectifs de bénéfice.

Pour calculer sa rentabilité, le travailleur doit donc prendre en compte ses frais professionnels (charges sociales, assurances, frais de production, etc.) ainsi que ses objectifs de bénéfice (rémunération, éventuellement épargne) sur une période donnée, par exemple un mois calendaire, ce qui lui donne son chiffre d’affaires théorique minimal. En découle le TJM (obtenu en divisant son CA théorique par le nombre de jours de production) qui lui permettra de couvrir l’ensemble de ses coûts tout en générant le bénéfice souhaité.

Quels paramètres entrent dans le calcul du TJM ?

Pour le travailleur indépendant en portage salarial, le calcul du TJM est indexé sur différents paramètres, dont la base demeure l’objectif de rémunération nette mensuelle.

De ce salaire net, on peut déduire le montant total mensuel chargé nécessaire (il est d’usage, en moyenne, d’ajouter 80% de charges salariales et patronales au net mensuel afin d’obtenir le salaire brut).

Viennent s’ajoutent diverses charges complémentaires :

  • les frais de portage (consistant généralement à un pourcentage fixe du chiffre d’affaire généré)
  • les frais professionnels et charges de fonctionnement (consommables, électricité, téléphonie, internet, matériel, etc.)
  • les frais de mission (frais de déplacement et d’hébergement, acquisition d’outils dans le cadre des missions, etc.) ; ces frais sont généralement facturés aux clients
  • les assurances
  • la mutuelle santé complémentaire et la prévoyance
  • éventuellement la retraite complémentaire

Une fois tous les postes additionnés, il faut définir le nombre de jours de production par lequel on divisera le total. En effet, sur un mois calendaire, il est rare que le travailleur produise 100% de son temps de travail puisqu’une partie de ce dernier sera consacrée à la prospection, à l’administratif et à la gestion quotidienne de son activité.

Exemple de calcul de TJM en portage salarial

Prenons le cas d’un consultant indépendant en portage salarial. Ce dernier désire se donner une rémunération de 2500 € net mensuels, et estime travailler 12 jours en production chaque mois, le temps restant étant consacré à sa gestion administrative, sa veille, sa prospection.

Les montants des postes de charges fixes sont donnés à titre d’exemple (tous les montants sont calculés HT) ; voici ce que donnent les calculs du TJM (portage salarial simulation)

Poste de chargeMontant (par mois)
Salaire net2500 €
Charges fiscales et sociales (80% du salaire net)2000 €
Mutuelle santé + prévoyance100 €
Assurances50 €
Frais professionnels et de fonctionnement150 €
Chiffre d’affaires théorique hors frais de portage4800 €
Frais de portage (ici 7% du CA)336€
Chiffre d’affaires théorique minimal à réaliser5136 €
Exemple de répartition des charges dans le calcul du CA minimal théorique à réaliser mensuellement

Notre consultant doit donc, pour se rémunérer 2500 € net mensuel, engendrer 5136 € de chiffre d’affaires chaque mois.

Son TJM, ramené à ses 12 jours de production mensuels, est donc de 5136 / 12 = 428 €

Conclusion

Le TJM est un élément essentiel pour les consultants indépendants et les salariés portés, dont le calcul est nécessaire pour définir le juste prix de leurs prestations, et faciliter les négociations avec leurs clients en adéquation avec leur temps réel de production.

Les paramètres entrant dans le calcul du Tarif Journalier Moyen sont relativement faciles à appréhender, et doivent être, au besoin, ajustés à chaque situation professionnelle.

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